Les podcasts de La Cellule, Saison 6

[Mangelune]

Eh bien c'était très sympa (même si je vois des gens bien remontés sur le site de la Cellule) de vous entendre débattre, un de ces podcasts où on se dit "déjà" en voyant la fin arriver. En même temps mon avis ne peut pas compter, vous parlez tellement de moi dedans que je vais finir par dépasser Frederic Sintes.

Alors oui c'est hyper flou de dire "mon jdr se passe dans l'univers de Star Wars", mais c'est aussi pour ça que les gens le disent ! Parce que si on devait expliquer ce qu'est ledit univers, ça prendrait des plombes ! Parce que on sait jamais ce dont le MJ aura besoin pour mener ni les joueurs pour jouer, justement parce le jdr offre une immense liberté. Alors on préfère une référence à la fois floue, multi-modale, extensible, plus ou moins partagée. C'est mieux que rien.

Là où ça devient problématique, c'est quand le pouvoir d'illusion du cinéma nous frustre. Quand on se dit en sortant de Princesse Mononoke : c'était tellement bien, j'aimerais être Ashitaka, ou Mononoke, ou le loup. On aurait voulu fusionner avec le personnage, non pas pour prendre d'autres décisions mais pour prendre les mêmes décisions, et ressentir en dedans ce que ça fait d'être lui. Et continuer, ne pas s'arrêter. C'est la mimésis en plein. Et là on croit que le jdr peut nous fournir ça, alors qu'il ne le peut pas. Et on se retrouve avec d'autres joueurs qui n'ont pas la même vision, et qui corrompent la belle vision qu'on en avait, on crée des règles pour les contraindre mais ça ne suffit jamais. On pourrait parler d'écrivain ou de réalisateur frustré mais je crois que c'est autre chose au fond, l'envie d'être autre, une admiration fusionnelle que les médias où l'on est passif produisent, le cinéma en premier. [notez que je critique pas ce désir fusionnel, c'est une caractéristique de l'être humain voilà tout, j'adore le cinéma personnellement et il m'arrive souvent d'avoir envie d'être à la place du héros]

Vous avez parlé des univers trop détaillés, mais vous n'avez pas parlé des règles à ce niveau. Parce que le jeu traditionnel qui permet de tout jouer avec un système soi-disant neutre, c'est certes problématique, mais ce n'est rien à côté du jeu post-forgien mal fait qui vous oblige à rester dans des clous. Au moins des grands ancêtres Cthulhu, Runequest, D&D, malgré tous leurs défauts, sont de vrais jeux de rôles qui ne cherchent pas tant que ça à imiter le cinéma ou la littérature, et c'est entre autres pour ça qu'ils sont encore joués.

Le point de destin ça a peut-être été le premier coup de canif dans le contrat : parce que dans une fiction on ne perd pas le héros dès le début, on a voulu que ça soit pareil pour les PJs. Et puis on a commencé à parler de cinéma, de films, d'ambiance, de jdr pulp, de jdr d'horreur, avec des règles faites pour que le produit d'une partie de jdr ressemble au plus près à un scénario de film. Et on a fait des jeux méta qui parlaient en fait de tournages de cinéma mais curieusement pas de partie de jeu de rôle.

[Frédéric]

Kiraen : je me joins à Morgane pour la distinction entre décrire et évoquer, je trouve ça très juste.

Vivien : Alors, quel effet ça fait d'être cité en référence plusieurs fois dans un même podcast de la Cellule ? ;p
Au passage, j'adhère tout à fait à ton observation sur certains jeux post-forgiens.

Bon, j'arrête de plussoyer et je continue d'écouter ce podcast qui semble passionnant.

[Steve J]

Houla podcast bien, bien unleashed quand même^^ ! C'était assez amusant à l'écoute.

Par contre il me semble que vous faites une confusion entre "grammaire" et "théorie".
La grammaire cinématographique est un langage de l'image (et du son) sensé être commun aux films. Par exemple le spectateur va interpréter une succession d'images sans fondu enchainé ou au noir comme des plans se suivant immédiatement dans l'ordre chronologique. De même un split-screen sera interprété comme la présentation de plans se déroulant en simultané dans la fiction.
La théorie c'est un ensemble d'outils d'analyse et les mots pour les dire.

Sur la grammaire et le langage cinématographique, Luc Moullet, un réalisateur et critique que j'aime beaucoup, a des mots très durs sur cette notion (pour ceux que ça intéresserait on trouve un texte de lui sur le sujet dans son recueil Piges Choisies).
Pour lui le langage cinématographique (qui n'est d'ailleurs pas unique, le langage du cinéma de Bollywood n'étant pas celui du cinéma européen) est un piège car il met le spectateur dans une position passive car il n'a plus d'effort d'interprétation à faire. Le "langage cinématographique c'est le vol" écrit-il.
On pourrait utiliser les mêmes arguments contre la notion de langage en JDR, avons nous vraiment envie d'un ensemble de codes uniques pour notre loisir ?

Chose amusante si Luc Moullet était critique de JDR il serait sans doute aussi peu convaincu par les théories. Quand ces dernières prétendent à l'universalité elles imposent une grille forcément limitante. Il faudrait selon lui développer un nouvel appareil critique pour chaque œuvre.

Sinon une conclusion en forme de défi : lors de la sortie de Cosmo je pense qu'on serait nombreux à avoir envie d'entendre un podcast consacré au Maelstrom. Une sorte de présentation de la théorie par l'exemple nous permettant de comprendre comment tu l'as utilisé dans ton game-design (après tout ce qui fait la force de la théorie forgienne c'est d'abord le fait qu'elle à réussi à produire des jeux formidables, sans Dogs in the Vinyard, Polaris and co on en aurait rien à faire de The Forge).

[Luke]

J'ai une petit question qui pourrait sembler trollesque, mais que je pose quand même parce que j'aime bien ce podcast.

Est-ce que vous pensez que ça ne nuit pas à votre discours de sans arrêt asséné des vérités et de faire comme si vous aviez raison à chaque fois que vous prenez la parole? Oui, Romaric c'est pour toi (entre autre).

Je comprends que vous êtes des crack du game design de jdr, que vous êtes des pionniers de la R&D dans le sujet. Je ne suis pas digne, mais je suis un auditeur assidu et je me dois de remonter l'information : votre égo déborde (un peu) sur le contenu et nuit carrément au message!

Et le laius : "ce n'est pas parce qu'on dit que vos pratiques sont merdiques qu'on ne vous aime pas hein au contraire..." ça ne sert à rien et c'est limite insultant pour l'intelligence des auditeurs.

Dés fois j'ai l'impression que Romaric et Flavie sont les Jean-Pierre Cof du Jdr.

D’ailleurs je trouve que le jdr moderne à beaucoup de similitude avec la cuisine. ça mériterait un post plus complet.

[Romaric Briand]

Salut Luke. Si nous prenons la parole pour dire ces choses et préciser que nous critiquons ce que nous aimons, c'est que malheureusement nous recevons des mails qui nous y invitent ^^ Quant à la manière dont on le dit... ça, je ne sais pas. je parle comme j'ai envie de parler et je n'oblige personne à nous écouter.
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Nouveau podcast de La Cellule, sur le jeu de société !

Le jeu de rôle et le jeu de société ont beaucoup en commun. Dans les deux médias, un système encadre les droits et les devoirs de chaque participant, donnant à chacun d'entre eux des contraintes et des libertés. Dans les deux cas, jouer, c'est exercer sa liberté et sa créativité dans le cadre des règles. L'histoire du jeu de société est liée à celle du jeu de rôle. Ils ont - pour ainsi dire - le même ADN. Cette semaine, Milhaz, un spécialiste des jeux de société intervenant régulièrement dans les podcasts du Val, propose de faire, pour la Cellule, une brève histoire du jeu de société.

Avec Milhaz, Erwan, Karim, Darky, Adrien et Natacha, nous interrogeons notre conférencier sur les origines des jeux de société. De l'antiquité égyptienne au moyen-âge occidental, de la Renaissance jusqu'à aujourd'hui, Milhaz nous propose de suivre, pas à pas, l'évolution des jeux de société. Nous verrons que le jeu s'est grandement transformé au cours des âges et des sociétés, passant lentement du statut de rituel religieux à celui de loisir de masse.

http://www.lacellule.net/2015/02/podcast-adn-n12-une-breve-histoire-du.html
(Durée 01 : 26 : 25)

Bonne semaine à tous ! Portez-vous bien et, surtout, jouez-bien !

[Steve J]

Je comprends que vous êtes des crack du game design de jdr, que vous êtes des pionniers de la R&D dans le sujet. Je ne suis pas digne, mais je suis un auditeur assidu et je me dois de remonter l'information : votre égo déborde (un peu) sur le contenu et nuit carrément au message!

Et le laius : "ce n'est pas parce qu'on dit que vos pratiques sont merdiques qu'on ne vous aime pas hein au contraire..." ça ne sert à rien et c'est limite insultant pour l'intelligence des auditeurs.

Pour ne pas laisser Luke tout seul je tiens à dire que, même si généralement le côté Jean-Pierre Coff du JDR m'amuse plus qu'autre chose, j'ai trouvé que la dernière émission était particulièrement salée dans le genre.

[kiraen]

Et voici un podcast qui se laisse écouter, comme on écouterai un vieil oncle raconter ses histoires de croisade si j'ose dire.
A propos des blasons et des jeux poétiques, il me semble que ces jeux d'esprit sont très similaires aux jeux d'adresse et assez loin des jeux de hasard ou de stratégie évoqués comme base ou ancêtres des jeux de plateau.

[Mangelune]

Sur la grammaire et le langage cinématographique, Luc Moullet, un réalisateur et critique que j'aime beaucoup, a des mots très durs sur cette notion (pour ceux que ça intéresserait on trouve un texte de lui sur le sujet dans son recueil Piges Choisies).
Pour lui le langage cinématographique (qui n'est d'ailleurs pas unique, le langage du cinéma de Bollywood n'étant pas celui du cinéma européen) est un piège car il met le spectateur dans une position passive car il n'a plus d'effort d'interprétation à faire. Le "langage cinématographique c'est le vol" écrit-il.
On pourrait utiliser les mêmes arguments contre la notion de langage en JDR, avons nous vraiment envie d'un ensemble de codes uniques pour notre loisir ?

Chose amusante si Luc Moullet était critique de JDR il serait sans doute aussi peu convaincu par les théories. Quand ces dernières prétendent à l'universalité elles imposent une grille forcément limitante. Il faudrait selon lui développer un nouvel appareil critique pour chaque œuvre.

A quand le jdr sur l'ouverture d'une canette de Coca (private Moullet joke inside) ? En tous cas c'est pas l'exemple qui me convainc le plus, tu me connais...

Je pense que la connaissance de la "grammaire" cinématographique n'a jamais empêché de très bons metteurs en scène de produire des films qui ont plusieurs lectures possibles. Des gens comme Spielberg, McTiernan, Woody Allen, Hitchock, etc. au contraire, ils se sont servis de cette grammaire comme d'un tremplin pour aller plus loin encore.

Ceux qui rejettent la grammaire au nom de la liberté du cinéaste et du spectateur sont souvent des flemmards voire des pseudo-mystiques qui croient qu'il suffit de se laisser envahir par le génie (celui du réalisateur ou celui de ce "réel" quasi-divin qui rend les films français si merveilleux).

Devine où je place Rohmer ? :P

[Frédéric]

Très chouette podcast sur les jeux de société.

Bravo à Pierre pour la richesse encyclopédique de ta présentation !
Je ne sais pas quand vous avez enregistré ce podcast, mais je pense qu'il va vraiment dans la bonne direction. ;)

[Sildoenfein]

De mon côté je viens d'écouter le podcast sur les dés, qui m'a vraiment bien plus. Là c'était, dans la forme, une vraie discussion entre potes. Ce qui ne veux pas dire que le fond était moins intéressant, au contraire !

Merci pour ce bon et intéressant moment !

Philippe - Sildoenfein

[Romaric Briand]

Nouveau podcast, sur La Cellule, un podcast sur Sens, cette semaine.

La relation amoureuse entre un Bugs et un Quadrilla amène des problématiques très intéressantes pour Sens Renaissance et pour Sens Mort. Les personnages de Météore et de Sauveuse - un personnage créé par Jérôme S, aujourd'hui devenu incontournable - ont pour objectif d'amener les joueurs de Sens à vivre ces relations, à travers leurs personnages.

Avec Morgane, Maxime et Jérôme, nous analysons pour vous, cette semaine, Sauveuse et Météore. Quelles sont les problématiques de Sauveuse ? Quelle est son histoire en tant que personnage et en tant que personne ? Quelles sont les problématiques de Météore ? Quels sont ces sombres secrets ? Comment utiliser ces deux simulacres pour augmenter les tensions dramatiques de Sens Renaissance et de Sens Mort ?

http://www.lacellule.net/2015/02/podcast-n50-meteore-et-sauveuse-dans.html
(Durée 01 : 10 : 03)

Bonne semaine à tous ! Portez-vous bien et, surtout, jouez bien !

[Mangelune]

C'était bien sympa, un podcast "à l'ancienne" sur Sens qui comme souvent donnerait envie de se relancer dans la campagne.

Et puis là au moins personne pourra vous accuser de pas savoir de quoi vous parlez ;)

[Morgane]

Et puis là au moins personne pourra vous accuser de pas savoir de quoi vous parlez ;)

J'te jure, qu'est-ce qu'il ne faut pas faire. Je ne vais plus enregistrer que des podcast sur Sens.

[Romaric Briand]

Nouveau podcast sur Le Blog de La Cellule, un podcast garage sur Le choix du Titre

Le titre est la porte d'entrée, le seuil d'un univers quel qu'il soit. Certains le choisissent par affection, d'autres par simplicité ou par intuition. Mais les derniers, beaucoup plus calculateurs, choisissent leur titre pour des raisons marketings ou pour le bon plaisir du Grand Dieu Google (vous me faites tous un jet de SAN, je vous prie). Quelle est la meilleure façon de choisir un titre ?

Avec Emmanuelle, Adrien, Natacha et Cédric, nous menons cette réflexion en justifiant nos propres choix de titre. Le titre doit-il être pensé pour Google ? Et si oui, pour des projets de quelle nature ? Le titre doit-il être pensé pour le marketing ? Faut-il un titre à l'image de l'oeuvre, un titre accrocheur ? Peut-on titrer des oeuvres comme on titre des articles ? Comment un jeu doit-il être titré ?

http://www.lacellule.net/2015/02/garage-n10-ceci-nest-pas-un-titre.html
(Durée 01 : 19 : 19)

Bonne semaine à tous ! Merci de votre fidélité. Portez-vous bien et, surtout, jouez-bien !

[Pierre G. (Saladdin)]

Je ne suis pas entièrement d'accord avec ce qui a été dit. Je passe rapidement sur le titre Les Fleurs du mal, qui est pour moi un des plus beaux titres de la littérature française, pour plutôt parler de ce que vous appelez du marketing. Je crois qu'il n'est pas incompatible de trouver un titre qui nous plaise et qui s'impose à nous, tout en tenant compte de contraintes techniques. Quand je crée un jeu et que j'en cherche le titre, la première chose que je fais, c'est de faire une recherche Google pour voir si une oeuvre au nom similaire ou identique existe. Je trouve justement que cela me pousse à être plus créatif, pour éviter un nom trop plat ou simplement pour éviter d'utiliser un nom déjà pris. Certaines fois, c'est simple (il y avait zéro résultat trouvé sous Google pour Explo[nar]rateurs), des fois c'est plus compliqué. Pour mon prochain jeu, que j'ai appelé Les Forges d'encre, et qui mêle jeu de rôle et ateliers d'écriture, j'étais parti sur le mot "univers" puisqu'on en crée un dans le jeu, et comme ce mot finissait par "vers" (et qu'on pouvait se retrouver à en écrire en cours de partie, tout comme de la prose), je me suis dit qu'il serait sympa d'appeler mon jeu "UniVers et UniProses". J'ai été fort surpris de voir qu'un livre intitulé ainsi existait déjà ! J'ai donc continué la recherche d'un titre, et je trouve que cela fait partie du processus de création. Trouver un titre un peu original, qui n'a jamais été utilisé auparavant, n'est pas forcément du marketing, cela peut être en réalité une démarche créative à part entière...

NB : L'expression "La Cellule" (avec une espace) arrive en fait en premier sur une recherche Google maintenant !