par shiryu » 17 Juin 2015, 22:57
Bonjour
En ce moment, je suis juste bon pour battre fred sur son retard dans les podcasts je crois... mais je rattrape à vitesse grand V.
J'aurais une proposition/interrogation sur le podcast sur l'immersion vs réflexion. Est-ce que que c'est trop tard ? rom, si c'est gênant, n'hésite pas à couper la discussion, en espérant que quelqu'un la reprenne dans son salon.
Si je te suis bien romaric, l'immersion, c'est "juste" le fait d'être dans le jeu et de ne pas penser à l'horaire du train qu'on va louper ou à se qu'on va trouver comme excuse pour être rentré en retard. C'est ce qu'on appelle la concentration ailleurs, non ? je pense un élève, ou quand je planche sur des règles et que mon fils me parle sans que j'entende, ou quand on fait un sport en ne pensant qu'à son match.
Maintenant, la question que je me pose, c'est sur quoi on est concentré dans une partie de jdr. Le point que tu abordes souvent (mais pas cette fois, je suis déçu), c'est le silence. Ca coupe le rythme parce qu'un joueur réfléchit mais je crois que depuis prosopopée, tu défends haut et fort que ça n'est pas un marqueur de brisure d'immersion.
Bref, si on est d'accord là-dessus, je passe à la suite. Ce qui m'est venu en tête en écoutant le podcast :
- l'immersion fictionnelle : le joueur pense à la fiction, il porte alors un regard très proche de celui de son personnage. S'il est silencieux, c'est parce qu'il réfléchit aux conséquences de son action (ou de son inaction). Par exemple "il faut que j'aide cette vieille femme mais c'est une criminelle quand même. Il faudrait que je trouve un moyen de changer sa réputation, de faire comprendre aux juges qu'elle a changé... Oui mais ce sont des fanatiques, ils ne m'écouteront pas.. Il faudrait que je trouve quelqu'un avec assez d'influence politique pour les faire fléchir. Je ne vais quand même pas tenter de les corrompre, non, ne tombe pas là-dedans !"
- l'immersion fonctionnelle : le joueur pense aux options du jeu en terme de système. Son temps de réflexion est un temps de calcul, d'optimisation ou d'utilisation judicieuse des ressources dont il dispose. Par exemple "On va se faire plomber par les archers quand on va traverser la cour. J'ai bien un sort de bouclier mais dans le donjon, j'en aurais besoin contre le souffle du dragon. ou alors je prend ma potion de vitesse, ça fera gagner du temps. Mais c'est pareil, elle me sera utile contre le drag car ça va être chaud, je n'ai plus beaucoup de PV. Ou alors que je crame tout et je couvre le groupe pour qu'il subisse le moins de dégâts en traversant la cour et ils font le boulot contre le drag vu que je ne pourrais quasi rien faire".
comme tu reviens à chaque fois au LSN, je me suis dit que ça pourrait coller avec respectivement le ludisme et le simulationnisme. Et que pour le narrativisme, ça serait un truc du genre :
- l'immersion scénaristique (j'aime pas le nom mais j'ai rien d'autre sous le coude) : le joueur pense à l'histoire qu'ils sont en train de produire. Son temps de réflexion lui permet d'envisager les différentes orientations qu'il peut donner à l'histoire à ce moment précis et ce que ses décisions pourront amener d'intéressants pour la suite. Par exemple : "tiens, elle se montre forte reconnaissante. Ca pourrait valoir le coup de développer une histoire d'amour pour mon perso. Un amour secret qui pourrait changer la vision de mon perso sur certaine mission avec des famille brisée ? ou alors je lui déclare ma flamme et ça devient une grosse déception amoureuse qui plonge mon perso dans une certaine dépression. Tiens, je ne sais pas si le MJ serait partant pour en faire un PNJ qui nous suivrait et que je devrait protéger. Oh non, ça serait chiant pour les parties. Ou alors son père demande un gros truc pour qu'il accepte de me laisser épouser sa fille. Ca fait une idée de quête et une bonne fin pour poser un perso."
Moi, j'ai identifié que ça comme raison d'être silencieux (en étant immergé). Morgane aborde à un moment un truc sur l'esthétique mais trop occupé pour remettre en arrière. Tel que j'ai compris, et si je plonge dans mes souvenirs parce que ça doit dater de mes toutes premières parties, notamment sur JRTM, ça serait un silence pour se laisser le temps et le plaisir d'imaginer la scène, les décors, d'apprécier la cinématique (description, révélations...) du MJ. Une "immersion du spectateur"...
Le dernier point que j'aimerais aborder, c'est un point un peu délicat car c'est clairement le truc que je ne veux plus rencontrer en jdr (limite à me dire que ce n'est pas du jdr). C'est une réflexion pour se demander ce que ferait son perso. Mais pas en pensant à la fiction, en cherchant sur sa feuille de perso. Par exemple "alors comment il est censé réagir ce gars. Intelligence bof, donc ça ne serait pas cohérent que je propose une idée pour contourner le problème. Tiens, borné, ça va être utile ça pour savoir. Donc je ne lâche pas le morceau. Aucune compétence mécanique. Bon, ben il continue d'appuyer au hasard sur les boutons, ça finira bien par se mettre en route".
Si j'ai du mal à me dire que c'est du jdr, c'est dans les cas où ces persos sont figés. Si la feuille de perso me dit quoi faire, n'importe quel autre joueur devrait faire faire la même chose au perso. Et d'ailleurs, c'est dans ces cas-là qu'on a des trucs du genre "mais non, ton perso ne réagirait jamais comme ça, tu le joues mal". Je devais lui donner un nom, ça serait "immersion d'interprétation".
Et vous, vous réfléchissez à autres choses en partie ?
Et le MJ, il a les mêmes immersions que les joueurs ? en même temps ?