Je vais réagir moi aussi, sur un élément que Vivien a dit ici et que j'ai déjà entendu plusieurs, fois, avec lequel je ne suis vraiment pas d'accord du tout.
Mangelune a écrit:en termes d'écriture, de complétude, de finition, Sens Néant est au-dessus de ses prédécesseurs. D'ailleurs je dis ça en pensant qu'il serait possible d'améliorer énormément Renaissance et Mort...
ÇA. J'attendais d'avoir fini Néant au moins une fois pour poser un compte rendu de campagne qui parlerait de ça mais je vais le faire tout de suite, finalement.
Néant est le Sens le plus CH***T que j'ai masterisé. Je pèse mes mots, c'est une vraie plaie. Comme les deux autres, il faut y mettre une touche personnelle, les faire vivre( je trouve "améliorer" un peu prétentieux), et les jouer vraiment tels quels à la virgule près serait sûrement naze. Renaissance et Mort me permettaient d'improviser assez facilement, Néant... Je vais comparer les trois jeux tiens :
Renaissance : Linéaire, on a qu'à relire les épreuves avant la partie, et si on a les règles, les PNJ, en main, bah ça va déjà. Il a les détails de "l'univers" (IE les décors) qui sont assez absent du bouquin et qu'il faut se représenter, c'est un peu galère.
Mort : Un peu moins linéaire, mais on plus d'éléments de décor à incorporer dans les scénar'. Plus d'idées pour des épreuves personnalisées aussi. Par contre, alors qu'on a plus d'éléments pour improviser, cela se révèle plus galère que dans Renaissance à mes yeux. Pourquoi ? Parce que les infos, pour rendre la lecture du livre agréable, sont dispersées un peu partout. La description d'un PNJ, de l'épreuve dans laquelle il apparait (et parle, nous donnant des infos sur ce qu'il dit ou sait), du fragment dans lequel on le rencontre, le monologue de Quadrilla de Death et son autre monologue à sa mort, sont parfois complètement dispersés dans les pages du livre. Je ne change rien au contenu du livre, je ne change que les "à coté". Du coup, quand je veux improviser, j'ai tout le temps peur d'avoir oublié un détail caché à 120 pages de l'épreuve dans laquelle on se trouve et parfois me retrouve à fouiller dans le bouquin en vitesse pendant une scène où les PJs discutent pour préparer la suivante. Un sacré stress à mes yeux.
Néant : Encore moins linéaire que le précédent, mais alors là les infos elles ne sont plus dispersées, elles sont carrément explosées. faire jouer la partie "pré-apocalypse" ou les Runes se font enfermer les unes après les autres c'est juste un cauchemar. Entre la description des écoles de foi et des maîtres héritant, les secrets des écoles de foi, les révélations des dernières épreuves, c'est la méga-galère d'improviser dessus (ou alors dans des épreuves persos, ou en n'ayant pas peur de changer ce qu'il y a dans le livre. Moi, comme je le disais, je tiens à ce que les éléments du bouquin soit tels quels, donc bon). Je ne compte plus le nombre de fois ou j'ai réellement pesté contre mon bouquin en cours de partie, chose qui ne m'était plus arrivé depuis la trinité de mes premiers jeux : D&D Vampire et Cthulhu... Un petit exemple de rien du tout mais qui illustre bien : les démons phytovires. J'ai cherché PARTOUT la description de ces foutus streums en préparant la partie quand mon groupe m'a dit qu'il comptait se rendre en Arbora après l'Épreuve 3. J'ai relu toutes les épreuves précédentes, relu la description de l'école de la Terre plusieurs fois, sans jamais trouver. J'ai fini par trouver, ah oui, mais en préparant une autre partie deux semaines plus tard. Les démons phytovires sont décrits après leur première citation et dans le chapitre "relation en la princesse aux bois rouge et l'assassin", chapitre qui d'ailleurs est à mettre en relation avec le chapitre sur les secrets de l'école de la Terre (je suis pas encore arrivé à la Princesse aux bois rouges mais je sens que ça va encore être la foire pour organiser toutes les infos dans ma tete)
Vivien, tu dis que les épreuves de Mort sont redondantes, mais Néant c'est pareil (à moins de faire des rajouts encore une fois ;) ) : 3 épreuves dirigistes et hop, après on se fait toutes les écoles de foi avec à chaque fois le méchant qui enferme la Rune, ah le salaud ! C'est juste un poil moins dirigiste que Mort où l'on devait exorciser les Quadrillas dans un certain ordre.
Le système de Néant c'est pareil, il faut l'apprivoiser (cf podcast sur les défauts du système, ou les question de Vivien sur le forum).
Je suis d'accord avec Fabien au passage, quand il dit que les espaces de créativité on peut aussi les trouver dans Renaissance et Mort.
Bref bref, je ne sais pas vraiment ce qui, à part un goût personnel pour cet univers onirique, (et peut-être la qualité de l'écriture, je ne sais pas trop. D'un autre coté, c'est Classiss qui "parle", du coup Rom' s'est peut-être "lâché" plus que sur les deux précédents livres)je ne vois pas pourquoi Néant serait au top du top par rapport à ses copain de l'hexalogie. Pour moi les trois volets de l'hexalogie se valent, ils sont tous géniaux. Et ils ont chacun leurs défauts que chaque MJ va adapter/squeezer/modifier/ne pas voir. Néant a certaines qualités dans la description des lieux, de la planète et des PNJs que ses prédécesseurs n'avaient pas. Mais cela le rend paradoxalement super reulou à masteriser (sauf pour un MJ qui prépare ses épreuves de façon précise). Du coup bah moi je donne comme score final 1 partout en fait.
(bon ok, je donne 2 à Mort, mais c'est un jugement qui ne concerne que mes affects purements personnels par rapport à ce livre)